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Démangeaison de l’anus
ou prurit anal : causes et
traitement

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Le prurit anal, appellation médicale des démangeaisons de l’anus, est un symptôme très fréquent, souvent bénin mais bien désagréable. Au long cours, ce symptôme peut même devenir une vraie gêne, voire un handicap social. Des mesures simples peuvent permettre de le soulager.

Qu’est-ce que le prurit anal ?

En médecine, le prurit désigne toutes les sensations cutanées qui entraînent un besoin irrépressible de se gratter. Le prurit anal est donc une sensation de démangeaison (parfois de brûlure) de toute la zone de l’anus : la marge et le canal anal, ainsi que tout le pourtour jusqu’au pli interfessier.  Les démangeaisons anales sont souvent majorées au coucher.

C’est un motif très fréquent de consultation en médecine générale, mais également en dermatologie, gastro-entérologie, gynécologie ou proctologie. Malgré tout, il reste sous-diagnostiqué, certainement en raison de la gêne à évoquer cette problématique. Dans un cas sur deux, la cause n’est pas retrouvée. On parle alors de prurit anal « idiopathique ».

Toute la population peut être concernée. L’incidence est toutefois quatre fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Et certaines causes semblent plus courantes chez les enfants (oxyures).

Le cercle vicieux du prurit anal

À l’origine de la démangeaison, un signal d’alerte est adressé au système nerveux central par deux canaux principaux :

Le système nerveux central (SNC) réagit à cette alerte par une action adaptée : le besoin de se gratter. C’est là qu’un cercle vicieux peut rapidement se mettre en place. Le réflexe de grattage augmente l’action des récepteurs présents dans la peau. Ils réitèrent leur alerte au SNC, qui demande à nouveau de se gratter. En d’autres termes, « plus je gratte, plus ça gratte ».
Des lésions peuvent apparaître (appelées « lésions de grattage ») qui entraînent elles aussi le même phénomène. À ce stade, la cause initiale a bien souvent disparu. Il ne reste que le cercle vicieux. Cependant, sa compréhension peut éviter ou enrayer cet enchaînement.

Anus qui gratte : quelles sont les causes ?

Les causes du prurit anal sont très nombreuses. Plus d’une centaine sont répertoriées à ce jour. Elles sont majoritairement bénignes.

Irritation de l’anus

Elle est l’une des causes principales du prurit anal.

Les irritations dues à la macération

C’est l’humidité excessive de la zone qui favorise les démangeaisons. 

Les irritations dues aux frottements

Maladies de la zone anale

La peau et les vaisseaux autour de l’anus sont très sensibles et susceptibles de développer des pathologies spécifiques.

On retrouve :

Les atteintes tumorales

Le cancer anal

Les femmes sont plus à risque que les hommes de développer un cancer anal. Bien souvent, le patient le confond avec une crise hémorroïdaire ce qui retarde son diagnostic.

Les principaux signes cliniques sont :

Le cancer du rectum ou colorectal

Plus fréquent que le cancer anal, ils présentent sensiblement les mêmes symptômes. Ceux-ci provoquent des suintements de mucus, qui favorisent la macération et les démangeaisons anales.

Maladies générales

Les maladies de la peau

De nombreux problèmes dermatologiques sont à l’origine de démangeaisons anales.

Les causes systémiques

Certaines pathologies affectant le corps dans son ensemble (ou dans l’un de ses système) peuvent entraîner un prurit anal.

On peut noter par exemple :

Parasites de l’anus

Les principaux hôtes indésirables susceptibles de perturber la zone anale :

Médicaments

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’usage de certains médicaments destinés à lutter contre le prurit anal… peut aggraver ou entretenir ce prurit.  Les crèmes peuvent favoriser la macération et empêcher la guérison. Une réaction allergique aux produits utilisés est possible, créant une nouvelle source de démangeaisons.

Il a été également démontré que certains médicaments administrés par voie orale ou par perfusion peuvent être la source d’un prurit anal. C’est le cas par exemple de la colchicine, de la quinidine, du télaprevir, de la néomycine, du nicorandil ou de la gemcitabine (voie intraveineuse).  En cas d’effet secondaire indésirable, il est important d’en discuter avec son médecin.

Alimentation

À moins d’y être allergique, aucun aliment n’est directement responsable de prurit anal. Mais certains aliments favorisent des selles plus souples ou molles, parfois difficiles à essuyer. En grande quantité, ils peuvent être source de diarrhées. Certains sont également suspectés de diminuer la pression du sphincter de l’anus, entraînant des suintements. C’est le cas par exemple des tomates par le biais de l’Histamine.

Quelques aliments incriminés :

Hormones

Durant la grossesse ou au cours des cycles menstruels des sécrétions vaginales importantes (leucorrhées) peuvent entrainer un phénomène de macération, responsable de démangeaisons anales.

Au moment de la ménopause, des sécheresses de la peau et des muqueuses apparaissent. Au niveau de l’anus, elles peuvent provoquer un prurit. La ménopause peut favoriser l’apparition d’un lichen scléro-atrophique (pathologie dermatologique principalement de la vulve) qui peut s’étendre à la zone anale.

Les causes psychologiques

Dans plus de la moitié des cas, la cause du prurit anal n’est pas retrouvée. Parfois, des signes de lésions dues au grattage permettent de conclure qu’un cercle vicieux prurit-grattage-prurit s’est mis en place et envisager que la cause soit éteinte. Mais souvent, aucune piste n’est retenue. On parle dans ce cas de prurit anal idiopathique (ou essentiel). De là à en conclure que la cause serait psychosomatique, il n’y a qu’un pas.

Les causes psychologiques existent, mais elles ne sont pas majoritaires. Une grande partie des prurits anaux idiopathiques ont une origine physiologique et non psychologique.

On retrouve cependant un lien avec :

Comment peut évoluer le prurit anal ? Quand consulter un médecin ?

Les démangeaisons anales sont majoritairement bénignes. Avec des mesures hygiéniques simples (consistant à maintenir l’anus et la marge anale propre et sèche), elles disparaissent en quelques jours.

Certains signes invitent à une consultation médicale :

Comment soulager et traiter les démangeaisons de l’anus ?

Maintenir une région anale propre et sèche

10 conseils pour y parvenir :

Les bons remèdes naturels et remèdes de grand-mère

Certains remèdes de grand-mère sont particulièrement adaptés aux démangeaisons anales (ainsi qu’aux hémorroïdes) : 

Le recours au traitement médical

Les crèmes anti-démangeaisons sont en partie accessibles en pharmacie. Elles peuvent apporter un soulagement et éviter le cercle vicieux du prurit. 

Si les mesures hygiéno-diététiques et les remèdes naturels n’apportent pas d’amélioration sous quelques jours, il convient de demander un avis médical. Il en va de même en cas de récidive ou de signe d’alerte. L’examen est principalement visuel.

Afin de soulager les symptômes du prurit anal, le médecin peut prescrire : 

Le prurit anal peut perturber le sommeil, augmenter l’irritabilité, voire dans des cas extrêmes conduire à un isolement du fait de l’inconfort, de la douleur et de la gêne qu’il produit. Il faut dans ce cas écouter et accompagner la détresse psychologique associée.

L’hypnose peut aussi être une aide intéressante dans la prise en charge de la douleur, pour faire cesser le cercle vicieux du grattage et dans la restauration de l’image de soi.