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Oxyure

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Oxyures, voilà un mot peu courant. Derrière ce terme se cache un parasite responsable de démangeaisons et de maux de ventre en particulier, même si ses symptômes sont plus nombreux. Également appelés vers intestinaux, les oxyures sont notamment présents chez les enfants en âge préscolaire. Cependant, pas de panique, il est possible de s’en débarrasser.

Qu’est-ce que l’oxyurose ?

Définition de l’oxyurose

L’oxyurose est une parasitose digestive due à la présence d’oxyures dans les intestins.

Qu’est-ce qu’un oxyure ?

Le ver intestinal incriminé est l’Enterobius vermicularis, un petit ver blanc qui mesure généralement moins de 13 mm. Ce parasite intestinal touche particulièrement les plus petits : les enfants de 3 à 5 ans notamment. Cependant, l’oxyurose peut également concerner les adultes, surtout dans l’entourage des enfants infestés.

Après être entré dans l’organisme, l’oxyure s’installe dans l’intestin grêle. La femelle, une fois fécondée, descend dans le côlon puis le rectum : la nuit, elle sort se fixer dans les replis de l’anus afin de pondre. Chacune d’entre elles peut engendrer jusqu’à 10 000 œufs durant son cycle de vie. Celui-ci devient adulte en 3 semaines et peut alors pondre à son tour si c’est une femelle.

Quels sont les symptômes de l’oxyurose ?

Les symptômes de l’oxyurose chez l’enfant

Le prurit anal est un symptôme extrêmement fréquent. Les démangeaisons sont dues aux femelles présentes dans les replis de la peau au niveau de l’anus de l’enfant lorsqu’elle va pondre, généralement la nuit. Ce besoin incessant de se gratter engendre des difficultés à s’endormir ainsi que des réveils dans la nuit, des cauchemars, voire des terreurs nocturnes.

Ces enfants sont souvent plus irritables et présentent des épisodes de diarrhées ainsi que des douleurs abdominales.

On peut également noter des nausées et des difficultés à uriner, voire des fuites urinaires.

Les symptômes de l’oxyurose chez la femme et la fillette

Aux signes évoqués précédemment, il faut ajouter les troubles de la sphère vaginale et de la vulve. Des vulvites, des vaginites, des vulvo-vaginites et des cystites peuvent être retrouvées.

Elles sont appelées les oxyuroses extra-intestinales¹.

Les symptômes de l’oxyurose chez l’adulte

Les démangeaisons de la marge anale sont également le symptôme principal. Peuvent s’y ajouter des affections ORL, une toux ainsi que des yeux charbonneux (cernes importants) notamment dus au manque de sommeil. Ces troubles ORL sont beaucoup plus rares.

Les symptômes de l’oxyurose chez le bébé

Un bébé infecté est très irritable, il pleure beaucoup et a du mal à dormir. Dans ce cas particulier, le changement des couches peut permettre de détecter la présence des œufs d’oxyures qui seront visibles à l’œil nu dans les selles du bébé.

Dans tous les cas, les symptômes les plus courants sont donc : 

Quelles sont les causes de contamination de l’oxyure ?

Le mode de transmission des oxyures par contact direct

Ici, les œufs sont transmis via les doigts et les ongles de la personne porteuse. Elle peut par exemple se gratter, porter des parasites sous ses ongles et les transmettre ainsi à son entourage (ou se recontaminer elle-même). C’est ce que l’on appelle la transmission par contact direct. La contamination peut aussi se faire via des aliments ou de l’eau souillée : ils sont ainsi ingérés puis migrent vers l’intestin.

Les animaux domestiques sont également de potentielles sources d’infestation. 

Le mode de transmission des oxyures par contact indirect

Les œufs d’oxyure peuvent vivre jusqu’à 3 semaines sur les surfaces, sans être sur un hôte. Ainsi, ils peuvent être présents sur de la literie, des vêtements, dans la baignoire, le siège des w.c.… Les personnes, adultes ou enfants, utilisant ces surfaces souillées peuvent à leur tour être contaminées, par contact indirect donc.

Comment faire le diagnostic de l’infestation d’oxyures ?

Le diagnostic par « test de Graham »

Outre les symptômes évocateurs de l’infestation, il existe un test simple et très efficace : « le test de Graham ». Également appelé « scotch-test », il est extrêmement facile à réaliser. Il suffit d’appliquer une surface collante (du scotch par exemple) sur la marge anale de la personne dont une infestation est suspectée. Il est important de réaliser ce test à distance de l’émission de selles et idéalement la nuit. En effet, c’est principalement la nuit que la femelle pond ses œufs au niveau de l’anus. Ce test est à pratiquer 3 soirs de suite. Il suffit ensuite d’apporter les scotchs-tests au médecin traitant qui les examinera au microscope afin d’infirmer ou de confirmer le diagnostic.

Le diagnostic à l’œil nu

Il est également possible de voir directement les femelles, toujours durant la nuit, à l’œil nu à l’aide d’une simple lampe torche. L’inspection de la marge anale de l’enfant peut alors permettre de faire le diagnostic.

Quelle est la durée d’infestation par des oxyures ?

Tant que l’infestation n’est pas traitée, elle persiste chez le porteur. Le traitement et les règles d’hygiène adaptées sont les seuls moyens de faire cesser la présence de ses hôtes indésirables.

Quelles sont les complications liées à l’oxyure ?

Si elle n’est pas très ragoûtante, l’oxyurose reste généralement bénigne. Toutefois, elle peut possiblement entraîner :

Quand consulter un médecin en cas d’oxyure ?

L’oxyurose ne pouvant guérir sans traitement, il est indispensable de consulter un médecin dès lors que les symptômes évoquant cette infestation sont présents.

Quel traitement contre les oxyures et comment calmer les démangeaisons ?

Les traitements contre l’oxyurose sans prescription médicale

Un traitement antiparasitaire est le premier remède auquel le médecin va penser. En suspension ou en comprimé, le Fluvermal est le plus couramment utilisé : c’est un antihelminthique. La molécule active est ici le flubendazole. Il permet de tuer les vers en quelques jours seulement. 

Cependant, il ne tue que les vers et les larves, pas les œufs. C’est pourquoi il est indispensable de reconduire la prise de l’antiparasitaire 2 à 3 semaines plus tard afin que les œufs aient eu le temps de devenir des vers. La dose est à adapter en fonction du poids de l’individu. Même si sa vente se fait sans ordonnance, il convient de définir la posologie exacte avec le médecin en amont. 

Il est nécessaire de traiter tout l’entourage également afin de s’assurer de la non-recontamination.

Ce traitement n’est pas recommandé chez la femme enceinte, car les études réalisées sont trop peu nombreuses. Il en est de même pour la femme qui allaite. 

Si le Flumerval s’avère généralement efficace, certains semblent ne pas être réceptifs à ce traitement ou développer une certaine forme de résistance. Il convient dans ce cas d’en parler au médecin et d’envisager une thérapie par une autre substance active. 

La prise de pyrantel (Combantrin, Helmintox) est une seconde possibilité. Cet autre antiparasitaire est vendu sans ordonnance et est également un antihelminthique.

Les traitements contre l’oxyurose sur prescription médicale

Le traitement par Zentel nécessite une prescription médicale. La substance active est l’albendazole.

La prise de ce médicament ne doit pas se faire chez la femme enceinte ou allaitante.

En cas de présence d’oxyures dans la vulve, un traitement par albendazole ou ivermectine est particulièrement recommandé. L’efficacité de l’albendazole est de 94 à 100 %.

Tous les antiparasitaires permettent de lutter efficacement contre les démangeaisons entraînées par la présence des vers.

Les traitements naturels

Parmi eux, citons :

Comment prévenir l’infestation d’oxyure ?

Il existe des moyens de prévenir l’infestation ou la réinfestation par oxyures : 

FAQ

Que faire si le traitement par Fluvermal est inefficace contre les oxyures ?

Cela peut arriver effectivement. Il est alors conseillé de se tourner vers son médecin qui sera en mesure de vous prescrire un autre traitement, plus adapté.

Quels sont les dangers en cas d’oxyures pendant une grossesse ?

Les oxyures ne sont pas plus dangereux durant la grossesse, les complications restent les mêmes, à savoir un risque d’appendicite et d’occlusion intestinale. Certains traitements peuvent être utilisés durant la grossesse, selon le trimestre en cours alors que d’autres sont proscrits. Il est donc indispensable de se référer aux conseils de votre médecin.

Quelques mesures pratiques peuvent toutefois être prises :

Ascaris ou oxyure, quelles sont les différences ?

L’ascaris est également un ver intestinal. Ce parasite nématode nommé Ascaris lumbricoide peut provoquer une ascaridiose. Sa différence principale avec les oxyures est sa taille : le ver peut mesurer jusqu’à 30 cm de long contre environ 1 cm pour l’oxyure. 

Lui aussi envahit la muqueuse intestinale, mais il est ensuite transporté, via la veine cave, jusqu’aux poumons. Les larves produites par les femelles peuvent ensuite migrer dans les parois alvéolaires et même remonter jusque dans la gorge. 

De fait, les manifestations pulmonaires sont plus nombreuses que dans les infestations aux oxyures.

Peut-on attraper des oxyures à la piscine ?

Le chlore présent dans l’eau des piscines ne tue pas les oxyures. De fait, si ces parasites sont présents (par un autre baigneur qui aurait contaminé l’eau), ils peuvent théoriquement être avalés si l’on « boit la tasse ».

Peut-on transmettre l’oxyurose via l’allaitement ?

Les vers ne peuvent pas passer dans le lait maternel, ils restent dans la sphère digestive. Il convient cependant de respecter scrupuleusement les règles d’hygiène essentielles si la mère allaitante est porteuse d’oxyures (notamment le lavage des mains).

De plus, si un traitement a été prescrit, il est essentiel de s’assurer que celui-ci est compatible avec l’allaitement.

Les oxyures peuvent-ils partir seuls, sans traitement ?

Non. Une fois installés, les oxyures ne feront que se multiplier. Un traitement antiparasitaire est indispensable.

Les parasites pouvant donner des démangeaisons similaires

Références / Sources

1. Extraintestinal Oxyuriasis, Tierärztin Ines B. Eder, Sebastian Wendt, B.A. , Tobias Lipek, Dr. med.. 2018.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5987067/

2. Appendicites parasitaires, Patrice Bourée, Francine Bisaro, Alfred Kanner, Nagirou Djibo. 2008.
https://www.em-consulte.com/article/158580/appendicites-parasitaires

3. Probiotics for the Control of Helminth Zoonosis, Abadi Amare Reda. 2018.
https://www.hindawi.com/journals/jvm/2018/4178986/