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Démangeaison de la vulve ou prurit vulvaire : causes et traitement

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La vulve est la partie externe de l’appareil reproducteur de la femme. L’organe ovoïde défend l’entrée du vagin, le clitoris et l’utérus contre maintes formes d’agressions qu’elles soient d’origine chimique ou bactérienne. Mais, elle tient d’autres fonctions notamment dans l’accouchement et la miction. Cependant, la vulve peut être exposée à des démangeaisons irrépressibles, gênantes et inconfortables. Dans le monde médical, on assimile le problème au terme « prurit vulvaire ».

Qu’est-ce qu’un prurit vulvaire ?

La vulve est un organe sensible de l’anatomie féminine. Elle est composée principalement de trois éléments. Il y a le clitoris, la grande lèvre et les petites lèvres. À noter que le méat urinaire et le capuchon font partie du groupe. L’ensemble est bordé par la commissure antérieure en haut de la grande lèvre. À son côté opposé (en bas) se trouve la commissure inférieure.
La vulve peut être sujette à des inflammations ou irritations. Quand ces phénomènes surviennent, les femmes sentent une démangeaison au niveau de la vulve que l’on appelle le prurit vulvaire. 

La vulve qui gratte est causée par de nombreux facteurs comme l’usage d’un produit incompatible avec le corps à cause de son niveau de pH.
Elle peut être liée à des bactéries, aux conséquences d’une maladie ou à la présence possible d’un champignon. 

Le prurit touche une ou plusieurs régions de la vulve.

Quelles sont les causes possibles des démangeaisons de la vulve ?

Les causes d’une démangeaison de la vulve sont nombreuses. Leurs manifestations varient selon les vecteurs et la gravité de la situation.  Dans certains cas, le prurit vulvaire s’accompagne de pertes anormales au niveau du vagin. Ces pertes peuvent être particulièrement abondantes, teintées (jaune, marron, vert…) ou malodorantes.

Mais la démangeaison vulvaire est parfois l’expression d’un processus normal de l’organisme. Avant les menstruations, le pH du vagin se modifie. Ce déséquilibre amène des démangeaisons. Tour d’horizon des principales causes du prurit vulvaire.

Irritation

Le pH du vagin se situe entre 4 et 4,5 (un pH équilibré est à 7). Cette acidité naturelle lui permet de se protéger contre les bactéries et les champignons. Cependant, cet équilibre est fragile. La moindre modification hormonale peut le bouleverser. 

L’utilisation de savons, gels douche, lingettes intimes peut détériorer l’équilibre de la vulve. Ils sont responsables d’irritations. Tous les savons ne sont pas nocifs, mais il faut éviter ceux qui sont trop acides. Pour respecter le pH intime, les savons doux ou spécialement conçus pour protéger la flore vaginale, sont préférables. 

À titre informatif, le vagin est autonettoyant. Il n’est donc pas utile de s’occuper spécifiquement de l’organe lors d’un bain. Dans le cas contraire, la flore vaginale est menacée de détérioration. Par contre, la vulve mérite une attention particulière à cause d’un dépôt excessif de film hydrolipidique issu des glandes sébacées.

La lessive utilisée pour laver la lingerie est également source d’irritations. En cas de mauvais rinçage, les traces de nettoyant chimique pourraient encore persister sur le tissu. Un contact accidentel avec la vulve engendre de ce fait une démangeaison passagère. 

Les protections périodiques (serviettes hygiéniques, tampons, protège-slips…) provoquent aussi des irritations. Il est important d’en vérifier la composition pour choisir des produits les plus neutres possibles.

Maladies

Les maladies sexuellement transmissibles

En cas de prurit vulvaire, les IST (infections sexuellement transmissibles) sont souvent les premières mises en cause. 

Parmi les IST qui entraînent des démangeaisons de la vulve, on peut citer :

Certaines de ces infections peuvent être silencieuses (sans symptômes). Cela favorise leur propagation au sein de la population. C’est le cas par exemple de la chlamydiose. Chez la femme, elle peut provoquer une infection des trompes ou du col de l’utérus et favoriser une infertilité. En cas de doute sur une possible IST, il est essentiel de consulter un médecin.

Les affections dermatologiques

Certaines pathologies dermatologiques sont responsables de démangeaisons de la vulve.

Parasites

Les infections parasitaires peuvent aussi devenir problématiques pour la vulve. 

Deux pathologies sont concernées : 

Allergies

Les allergies touchant la vulve sont essentiellement des allergies de contact. La femme aura touché ou utilisé des produits jugés agressifs par sa peau. 

Il peut s’agir de produits d’hygiène (savon, gel douche, lingettes, serviettes hygiéniques ou tampons…). Les préservatifs sont souvent mis en cause (allergie au latex). Les vêtements (en lycra par exemple) sont un facteur possible. 

Ces allergies sont remarquées à travers une rougeur et des démangeaisons de la vulve.

Ménopause

La ménopause est une période de grand bouleversement hormonal chez la femme. La flore vaginale est perturbée. Cela induit une possible sécheresse vaginale, responsable de démangeaisons. 

Le pH se modifie également et occasionne une plus grande sensibilité aux bactéries, mycoses ou autres infections vulvaire ou vaginale.

Après un rapport sexuel

Les démangeaisons après un rapport sexuel peuvent résulter de trois causes principales :

Pendant la grossesse

L’apparition des mycoses vaginales est favorisée durant la grossesse à la suite d’une fragilisation de la paroi vaginale. Elles provoquent un gonflement de la vulve et une démangeaison. 

Quelques signes permettront de confirmer la présence du champignon. La vulve fait entre autres l’objet de picotements. De plus, la démangeaison sera localisée à l’entrée du vagin. 

Les femmes diabétiques ou souffrant de diabète gestationnel sont encore plus à risque de développer une mycose.

Après l’accouchement

Au moment de l’accouchement, la vulve, comme tout l’appareil génital, subit un traumatisme. 

Si l’accouchement a été long, un œdème important peut se développer au niveau vulvaire et déclencher une envie de se gratter. 

Les lochies (saignements après l’accouchement) maintiennent la zone vaginale humide. L’épisiotomie est une porte d’entrée pour une infection. Elles peuvent toutes les deux induire un prurit vulvaire. 

Habituellement, cette démangeaison disparaît quelques jours après l’accouchement. Si ce n’est pas le cas, il faut en parler avec sa sage-femme.

La repousse des poils

Les poils incarnés sont créés à la suite d’une séance de rasage. Une démangeaison sera remarquée dans les zones dépilées quand la reprise des poils se passe sous la peau.

Évolution et complications : À quel moment consulter un médecin ?

À force de gratter la zone, les lésions vont se former à la surface pouvant engendrer une infection. Bien que souvent bénigne, une grande partie des causes nécessite une prise en charge médicale pour recevoir le traitement adapté. 

Parmi les signes qui doivent inviter à une consultation rapide, on note :

Dans certains cas, le médecin prescrira des analyses pour déterminer la nature de l’agent pathogène (bactérie, mycose…).

Comment calmer des démangeaisons vulvaires ?

Même si le prurit vaginal semble inoffensif, les inconforts engendrés pourraient devenir insupportables. Heureusement, des remèdes naturels de grand-mère sont efficaces contre la démangeaison de la vulve. On relève entre autres :

Lorsque la vulve gratte suite à une irritation, les crèmes anti-démangeaisons apportent un soulagement réel. Elles se présentent sous forme de crème, de pommade ou de gel. Certaines sont spécialement conçues pour la flore vaginale. Les crèmes à base de calendula, cicatrisantes (type Cicafalte) ou à base de vitamine E sont à même d’apaiser un prurit. Les probiotiques aident à restaurer la flore vaginale et prévenir de nouvelles démangeaisons. 

En cas de mycose, le pharmacien peut conseiller des ovules. Ils sont disponibles sans ordonnance. 

Si ces remèdes n’apportent pas de soulagement en quelques jours, le recours à un avis médical devient nécessaire.

FAQ

Démangeaison vulvaire et mycose : quelle différence ?

Les deux sont souvent associées mais elles ne sont pas similaires. 

Parmi les signes d’une mycose vulvaire, on retrouve des douleurs, des rougeurs, des pertes jaunâtres ou blanchâtres et des démangeaisons de la vulve. 

Le prurit vulvaire est quant à lui l’expression de plusieurs pathologies (IST, allergie, lichen…), dont la mycose. 

L’une est donc la conséquence de l’autre.

Peut-on avoir une démangeaison vulvaire et anale en même temps ?

Certaines atteintes peuvent toucher toute la zone anale et génitale. Par exemple, les affections parasitaires (vers, morpions…) déclenchent des démangeaisons diffuses. Les mycoses sont susceptibles de progresser et de venir s’étendre sur toutes les parties intimes. Parmi les causes communes de démangeaisons, on relève : un défaut d’hygiène (anal ou génital), une allergie de contact, une macération ou certaines IST.

Est-ce que les démangeaisons vulvaires sont dangereuses pour la grossesse ?

La grossesse est une période plus à risque de développer une mycose vulvaire. Mais cette pathologie ne présente aucun risque pour le fœtus. Celui-ci reste bien protégé dans l’utérus de sa mère. Au moment de l’accouchement, si la mycose n’est pas parfaitement guérie, le bébé peut être contaminé. Il développera un muguet, désagréable, mais sans gravité pour lui. 

Par contre, l’herpès vaginal, une vaginite bactérienne ou encore une infection à chlamydia peuvent être . Par mesure de précaution, pour toute démangeaison de la vulve durant la grossesse, il est préférable de demander son avis à un gynécologue ou une sage femme.

Peut-on prévenir les démangeaisons vulvaires ?

La première mesure à adopter pour prévenir un prurit vulvaire est d’avoir une bonne hygiène intime. Les savons doux sont à privilégier pour ne pas altérer le pH.  Les vêtements trop serrés sont à éviter. Ils frottent la vulve et provoquent des démangeaisons. En cas d’allergie, il faut éviter tout contact avec les matières incriminées. 

Enfin, certaines infections étant transmises par les rapports sexuels, se protéger reste indispensable.

Les préservatifs peuvent-ils être à l’origine de démangeaison de la vulve ?

Le latex est un composant hautement allergisant. De nombreux préservatifs en sont dotés et entraînent des réactions allergiques sur la vulve et dans le vagin. En cas de sensibilité à cette matière, il suffit de demander des préservatifs hypoallergéniques en pharmacie.