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Piqûre d’abeille : tout savoir
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Les abeilles sont de petites bêtes très utiles pour toute la biodiversité. Indispensables à la pollinisation, sans abeilles il n’y aurait plus de vie, plus de reproduction de végétaux. Bien que nécessaires, leurs piqûres peuvent être douloureuses et source d’allergie.
Qu’est-ce qu’une abeille ? Pourquoi pique-t-elle ?
Caractéristiques de l’abeille
Ayant 6 pattes, elle fait partie de la famille des insectes. Plus précisément, elle compose un membre de la grande famille des hyménoptères, au même titre que les guêpes ou encore les bourdons.
Son corps, plus petit que ses cousins évoqués précédemment, est composé de 3 parties :
- une tête avec des yeux composés de milliers de facettes, une bouche et des antennes très utiles pour communiquer ;
- un thorax avec ses ailes et ses 6 pattes. L’abeille peut voler jusqu’à 20 km/h ;
- un abdomen où se trouve tout son système digestif, ses organes reproducteurs chez la femelle et le dard.
Contrairement à la guêpe, le corps de l’abeille est recouvert de petits poils. Ces derniers permettent de capter le pollen des fleurs et de le transporter. C’est ainsi que se perpétuent la pollinisation et le cycle de la vie. Pas de doute, les abeilles sont nos amies.
Il en existe 2 grands groupes :
- les abeilles domestiques. Ce sont celles que l’on retrouve dans les ruches et qui fabriquent du miel. Elles vivent en colonie et sont très sociables. La colonie est composée de la reine dont le rôle est de se reproduire, des faux bourdons chargés de s’accoupler avec la reine et les ouvrières, chargées de l’entretien de la ruche et de la fabrication du miel ;
- les abeilles sauvages. Elles sont solitaires, ne produisent pas de miel et vivent dans de petits espaces qu’elles peuvent trouver dans la nature : un trou, derrière de l’écorce de bois, entre 2 briques… Les abeilles sauvages passent leur journée à butiner et à transporter le pollen d’une plante à une autre.
Dans le groupe des abeilles sauvages, il est indispensable de parler de l’abeille charpentière. Comme ses cousines, elle vit seule et est une excellente pollinisatrice.
Leur nom scientifique est Xylocopa violacea. Xylocopa parce qu’elles creusent le bois afin d’y faire leur logis et de pondre leurs œufs. Violacea car tout leur corps est violet très foncé, presque noir. Elles sont d’ailleurs également appelées abeilles noires. Leur corps est aussi couvert de petits poils.
Les abeilles charpentières sont très reconnaissables des abeilles communes. Elles sont plus grosses, plus trapues et n’ont pas de rayures. Bien qu’inoffensives également et n’utilisant leur dard qu’en dernier recours, leurs piqûres sont plus douloureuses.
Pourquoi pique-t-elle ?
L’abeille pique en dernier recours. Et pour cause ! En piquant, elle plante son dard dans la peau et en repartant, elle laisse une partie de son abdomen avec lui. Elle meurt donc dans les instants qui suivent.
Elle n’utilise cette défense que si elle se sent en danger. Si elle pense que la colonie est en danger, elle n’hésite pas à se sacrifier pour le groupe. En effet, en piquant, elle émet une odeur reconnue par les autres abeilles qui vont alors se montrer très agressives avec l’intrus menaçant la ruche.
Cela va à l’encontre de son caractère habituellement docile, paisible et inoffensif.
Symptômes : comment reconnaître une piqûre d’abeille ?
Symptômes pour une seule piqûre chez une personne non allergique
Au moment de la piqûre, impossible de ne pas s’en rendre compte, elle est assez douloureuse, en particulier celle de l’abeille charpentière. D’autres symptômes s’ajoutent à cette vive douleur qui ne dure pas :
- une rougeur au niveau du point d’entrée du dard ;
- un gonflement rapide et généralement modéré autour de la piqûre ;
- des démangeaisons, un prurit ;
- une légère induration.
Ses symptômes sont minimes, voire modérés et non mortels. Ils disparaissent en quelques heures.
Symptômes en cas de piqûres multiples
Les symptômes sont les mêmes, mais se manifestent de façon plus importante avec de nombreuses rougeurs, de fortes démangeaisons et différents oedèmes.
Ceci s’explique par le fait que le dard contient une petite dose de venin. Par conséquent, en cas de multiples piqûres, la dose de venin augmente.
Symptômes en cas de piqûres sur des zones particulières
L’oedème qui se crée après une piqûre est d’autant plus important et impressionnant lorsque l’abeille a piqué dans des zones sensibles : gorge, coup, lèvre, à proximité de l’œil par exemple.
Dans ce cas, comme dans le cas de piqûres multiples, il convient de rester particulièrement attentif aux symptômes pouvant apparaître dans les heures et les jours qui suivent.
Réaction allergique
Une seule piqûre peut provoquer des symptômes nécessitant des soins en urgence chez une personne allergique au venin d’hyménoptères. Les signes de choc anaphylactique peuvent apparaître très rapidement :
- des démangeaisons, urticaire généralisée ;
- un œdème de Quincke ;
- un gonflement des lèvres et de la langue ;
- une impression de malaise ;
- des nausées, des vomissements ;
- une respiration difficile à cause notamment de l’oédème de Quincke ;
- une fièvre ;
- des vertiges, voire un évanouissement.
Piqûres d’abeilles charpentières : quelles différences ?
La piqûre de l’abeille charpentière est plus douloureuse que celle de l’abeille commune. Les symptômes sont eux aussi plus importants, car la dose de venin délivrée par la charpentière est plus conséquente. Cela s’explique par sa taille, proche de celle d’un bourdon.
Combien de temps dure le gonflement d’une piqûre d’abeille ?
Pour une piqûre par une abeille commune, le gonflement dure en général quelques heures. Pour une piqûre d’abeille charpentière, il perdure durant quelques jours.
Au-delà, il est préférable de demander conseil à un médecin. De même en cas de piqûre dans des zones sensibles comme le visage, de réactions non répertoriées précédemment, d’infection ou de piqûre chez une femme enceinte, il faut également prendre l’avis d’un professionnel de santé.
La prise en charge médicale est obligatoire chez les personnes allergiques.
Comment retirer le dard d’une piqûre d’abeille ?
Il est essentiel de retirer le dard de l’hyménoptère lorsqu’il est resté planté dans l’épiderme. L’utilisation de la pince à épiler n’est pas recommandée, car elle risque d’enfoncer le dard plus profondément dans la peau ou de percer le sac à venin.
D’autres pratiques sont recommandées :
- l’utilisation d’un objet non tranchant. Il suffit alors de racler la zone sous le dard en remontant délicatement vers celui-ci. Ainsi le dard sortira tout seul. Il est possible d’utiliser par exemple le côté non tranchant d’un couteau ou une carte de crédit ;
- si vous êtes en pleine nature et que vous ne disposez ni de couteau ni de carte de crédit, utilisez tout simplement votre ongle pour racler la zone piquée.
Traitement : que faire en cas de piqûre d’abeille ?
En premier lieu, et comme nous l’avons vu, il est impératif de retirer le dard laissé par l’insecte. Ensuite, afin d’éviter tout risque d’infection, il faut désinfecter la peau. Pour terminer, pensez à retirer vos bijoux en cas de piqûre à la main ou chez les personnes allergiques.
Selon les réactions induites par la piqûre, différents traitements peuvent être utilisés.
Les remèdes de grand-mères
Le venin étant thermolabile (il perd ses propriétés à la chaleur), il est possible d’approcher une source de chaleur près de la piqûre : à l’aide d’une cigarette ou d’un briquet par exemple. Attention bien sûr à ne pas brûler la peau.
Pour désinfecter la plaie, nos grand-mères avaient fréquemment recours au vinaigre blanc dilué. Imbibez une compresse ou un coton de vinaigre et d’eau et laissez-le appliquer quelques minutes. L’eau chaude savonneuse peut également être utilisée.
Les piqûres d’abeilles provoquent souvent un gonflement important. Pour le limiter, pensez à surélever la partie concernée. Par exemple, pour une piqûre au niveau de la main (et après avoir retiré les bagues), posez celle-ci sur quelques coussins.
Le froid ayant un effet antalgique et anesthésiant, il est possible d’appliquer une poche d’eau froide sur la zone douloureuse.
Les traitements avec ou sans ordonnance
Si les réactions perdurent ou sont importantes, la prise d’antalgiques et/ou d’antipyrétiques en cas de fièvre est possible.
L’application de crème à base de corticoïdes, type Diprosone, permet d’agir localement et limiter les gonflements ainsi que les démangeaisons.
En cas d’allergie, le médecin prescrit, s’il l’estime nécessaire, des antihistaminiques. En application locale ou en prise per-os (orale), ils calment et limitent les réactions allergiques que peut engendrer la piqûre.
Des crèmes à usage local type Apaisyl sont disponibles sans ordonnance. Il est toujours possible de demander conseil à son pharmacien.
L’homéopathie et les huiles essentielles
Les huiles essentielles telles que le Tea Tree ou de lavande aspic permettent de soulager et de traiter.
L’homéopathie peut également s’avérer être une bonne alliée. Elle lutte contre les rougeurs, l’inflammation et apaise les démangeaisons :
- Tarentula cubensis 9 CH + Calendula officinalis 5 CH en cas de plaie qui commence à s’infecter uniquement ;
- Apis mellifica 15 CH à prendre rapidement : 5 granules à prendre toutes les 10 minutes durant la première demi-heure puis toutes les heures durant les premières 24 heures. Les jours suivants, prendre 5 granules 3 fois par jour jusqu’à disparition des signes ;
- Ledum palustre 5 CH en association avec l’Apis mellifica.
Le traitement des personnes allergiques
Pour une allergie avec des réactions locales, les antihistaminiques peuvent suffire dans la majorité des cas.
Dans le cas d’une allergie généralisée avec un risque de choc anaphylactique. Le pronostic vital étant engagé, il est impératif d’appeler des secours ou de transporter la personne allergique dans un service d’urgences.
Pour les personnes qui se savent allergiques, elles disposent en permanence d’un kit d’auto-injection d’adrénaline. Il faut réaliser cette injection immédiatement après la piqûre. C’est pourquoi il est important de prévenir sa famille et son entourage lorsqu’on se sait allergique.
Prévention : comment éviter de se faire piquer par une abeille ?
Pour éviter de se faire piquer, il existe quelques astuces simples :
- évitez les vêtements aux couleurs foncées qui attirent les abeilles. Privilégiez les couleurs claires ;
- évitez les parfums entêtants ;
- ne faites pas de mouvements brusques si une abeille s’approche de vous. Elle pourrait prendre vos gestes pour une attaque ;
- assurez-vous de ne pas vous installer à proximité d’une ruche ;
- si vous allez récolter du miel directement dans une ruche, il est bien évidemment indispensable de se munir d’une combinaison d’apiculteur et de gants. De même, il convient d’utiliser un enfumoir ;
- ne pas marcher pieds nus dans l’herbe ;
- pour les personnes allergiques : ne pas sortir sans une pompe pour aspirer le venin ni le kit d’auto-injection ;
- ne pas retirer un nid seul : faites appel à un professionnel ;
- ne pas boire directement dans une canette en métal en cas de repas à l’extérieur. De même vérifier la non-présence d’insectes dans votre verre avant de boire.
FAQ
Piqûre de guêpe ou d’abeille : quelles différences ?
Pour différencier une piqûre d’abeille (commune ou charpentière) d’une piqûre de guêpe, il suffit de regarder le dard. Pour les abeilles, il est resté planté dans l’épiderme avec à sa suite une partie de l’intestin de l’insecte.
Dans le cas d’une piqûre de guêpe, le dard ne reste pas dans la peau en principe. Si c’est le cas, il est seul. En effet, l’animal ne perd pas une partie de son système digestif et ne laisse que son dard.
Combien faut-il de piqûres d’abeille pour tuer un homme ?
Il est estimé qu’au-delà de 20 piqûres d’abeilles, le pronostic vital de l’homme peut être engagé.
Évidemment, pour une personne allergique, une seule piqûre peut suffire à tuer l’individu. C’est finalement les conséquences du choc anaphylactique qui est responsable du risque mortel.
Piqûre d’abeille, des bienfaits insoupçonnés ?
Le venin d’abeille est utilisé dans certains produits cosmétiques. Il serait un excellent anti-rides naturel, aurait des actions analgésiques et anti-inflammatoires.
Ces actions seraient donc bénéfiques pour lutter contre la douleur ainsi que dans la lutte contre les maladies inflammatoires comme les tendinites, les rhumatismes ou les raideurs musculaires par exemple.
Il existe, dans différents pays du monde, des thérapies basées sur les piqûres d’abeilles. Ces médecines traditionnelles sont appelées apipunctures¹. Toutefois, elles ne sont pas reconnues par la science à ce jour. Des accidents parfois mortels² ont d’ailleurs déjà été répertoriés.
Piqûres pouvant donner des démangeaisons similaires
Références / Sources
1. Therapeutic application of anti-arthritis, pain-releasing, and anti-cancer effects of bee venom and its constituent compounds, Dong Ju Son, Jae Woong Lee, Young Hee Lee, Ho Sueb Song, Chong Kil Lee, Jin Tae Hong. 2007.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17555825/
2. Death due to Live Bee Acupuncture Apitherapy, P. Vazquez-Revuelta, R. Madrigal-Burgaleta. 2018.
https://www.jiaci.org/revistas/vol28issue1_6-2.pdf