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Les tests d'allergie

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Selon les chiffres de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), l’allergie est la 4e affection chronique dans le monde. Les pathologies allergiques sont multiples, en fonction du facteur allergène incriminé. Certaines personnes peuvent être allergiques à plusieurs sources. Bien sûr, les impacts sur la vie quotidienne sont réels et plus ou moins importants. Pour diagnostiquer cette pathologie chronique, il convient de réaliser des tests de diverses natures.

Qu’est-ce qu’un test d’allergie et pourquoi en faire un ?

Petit rappel : qu’est-ce qu’une allergie ?

L’allergie est caractérisée par un ensemble de symptômes provoqués par une exposition à un facteur allergène. Ce dernier peut être de différentes natures.

Les tests d’allergie : quésaco ?

Ces tests font le plus souvent partie de ce que l’on nomme un bilan allergologique. Il peut être prescrit par le médecin traitant, mais il est généralement réalisé par un médecin allergologue ou un pneumologue. Comme vous le verrez un peu plus bas, ce bilan se compose de tests sanguins et/ou cutanés. C’est le professionnel de santé qui définit les tests à réaliser. Cette batterie d’examens a pour but de diagnostiquer si votre corps présente ou non une réaction inadaptée à une substance.

Petit aparté : la désensibilisation. Elle est prescrite en cas d’allergie récurrente.

Pourquoi réaliser un test d’allergie ?

Les tests d’allergie permettent d’infirmer ou de confirmer le diagnostic supposé. Ils donnent également la possibilité de procéder à une éviction du facteur allergène puisqu’il sera défini. 

Sans cela, le patient n’est pas en mesure de prendre les précautions qui s’imposent puisqu’il peut ignorer à quoi il est exactement allergique. Les réactions au pollen en sont un parfait exemple : connaître le facteur allergène exact permet de déterminer la saison pollinique de la source allergique.

Ainsi, il est plus aisé de prévenir le risque de survenue des réactions et de traiter efficacement les symptômes qui en découlent.

À quel moment doit-on effectuer un test d’allergie ?

Le bilan allergologique doit être évoqué lorsqu’une personne présente, de façon répétée, des symptômes pouvant faire craindre une réaction allergique. Ces signes peuvent être par exemple des démangeaisons, des écoulements nasaux, des prurits de la gorge, un larmoiement des yeux, des éternuements incessants… Il est alors essentiel de valider le diagnostic d’allergie puis d’effectuer les tests adaptés afin d’identifier l’allergène mis en cause. 

Comment se passe une consultation d’allergologie ?

Tout d’abord, le professionnel de santé procède à un interrogatoire et un examen clinique minutieux. Il va s’intéresser à plusieurs facteurs :

Selon les résultats de cet examen clinique, il décidera s’il est opportun ou non de réaliser d’autres tests ou de prescrire un traitement.

Comment se déroule la session de tests d’allergie ?

Avant les tests

Le patient est installé confortablement sur une table d’examen ou sur un fauteuil. Les tests sont généralement réalisés au niveau du bras, de l’avant-bras ou du dos. Ainsi, l’allergologue nettoie soigneusement la zone où les allergènes seront déposés. Il quadrille ensuite cette zone puis y dépose une goutte de différents allergènes. Afin de déterminer celui incriminé en cas de réaction de l’organisme, le nom est noté sur la partie concernée. Une goutte sans aucun allergène est également déposée : elle est ce que l’on appelle une goutte témoin.

Pendant les tests

Une fois les gouttes déposées, il faut les faire pénétrer dans l’épiderme. Pour cela, le médecin utilise une microlancette. C’est un petit bâtonnet muni d’une microaiguille. Il pique délicatement le centre de la goutte. Elle est aussitôt absorbée par la peau.

Après les tests

Il convient maintenant de patienter, sans gratter ni toucher la peau testée. Pour cela, vous pouvez vous installer en salle d’attente ou rester dans le cabinet de l’allergologue. La patience est de courte durée, il faut environ quinze minutes pour observer une réaction cutanée allergique. Si une rougeur, une induration ou un gonflement de plus de 3 millimètres apparaît, alors le test est dit positif. Il suffit alors de lire l’allergène injecté à cet endroit précis.

Ici est expliqué le déroulement de tests cutanés par prick-tests : ce sont les plus couramment utilisés dans le cas d’allergie respiratoire et alimentaire. 

Pour les patchtests, surtout utilisés dans le cas d’allergies cutanées, les substances potentiellement allergisantes sont appliquées sur la peau par le biais de petits patchs. Ils sont ensuite recouverts d’un pansement. Dans ce cas, la lecture se fait 48h après l’application dans le cabinet de l’allergologue.

Quels sont les allergènes testés ?

Il existe 3 familles d’allergènes.

Les pneumallergènes

Aussi appelée aéroallergène, cette famille est constituée par tout ce qui pénètre dans notre organisme par voie respiratoire et aérienne¹. Citons par exemple :

Les médicaments

Certains médicaments ont des effets totalement inadaptés sur certaines personnes. Alors qu’ils doivent traiter, ils entraînent des effets inattendus. C’est ce que l’on nomme l’allergie médicamenteuse. Ici, il est vital de connaître la substance allergène afin que le patient ne la consomme plus.

Sont particulièrement incriminés :

Les allergènes de contact

Ils comprennent tout ce qui peut se trouver en contact avec la peau :

Dans le cas des allergies de contact, la présence de nickel ou de chrome est souvent retrouvée.

Les trophallergènes

Ici ce sont des substances réactives qui sont ingérées par voie alimentaire. Par définition, ce sont les allergies alimentaires. Par exemple :

Il convient également d’évoquer les allergies croisées comme le mariage pollens-aliments.

Les venins d’hyménoptères

Ces piqûres peuvent être particulièrement dangereuses pour la personne allergique. En effet, elle peut entraîner des chocs anaphylactiques, potentiellement mortels. Elle est ainsi à traiter d’urgence. Notons en particulier :

Quels sont les différents tests allergiques possibles ?

Examen clinique

Il a été évoqué un peu plus tôt. Il comprend l’interrogatoire et l’examen clinique, qui peut être une auscultation. 

Examens sanguins

En complément de l’examen clinique, votre spécialiste pourra vous prescrire des tests sanguins et/ou cutanés. Des bilans sanguins (prise de sang) tels que le PhadiatopⓇ permettent de confirmer ou d’infirmer le diagnostic d’allergie au pollen. Ces bilans sont réalisés en laboratoire. Le dosage d’IgE spécifique² (anticorps immunoglobulines E spécifiques) est également utile pour le diagnostic.

Sachez également qu’il existe des kits disponibles sur internet. Ils ne dispensent pas cependant d’une consultation médicale.

Tests cutanés

Aussi appelés bilan allergique, ces tests cutanés permettent de définir quel est l’allergène responsable de vos symptômes. Il peut parfois s’agir de plusieurs allergènes.

Test de l’éviction-réintroduction

Ce test est réalisé dans le cas d’allergie alimentaire généralement. Il s’agit de retirer des repas l’aliment supposément responsable des réactions durant 4 semaines. Si les symptômes diminuent sensiblement ou disparaissent, il est alors fort probable qu’il soit bien le facteur de l’allergie.

Après ces 4 semaines, il est réintroduit (même si les symptômes ont disparu). Les symptômes vont alors sans doute réapparaître : le diagnostic est posé.

Quels sont les risques ou contre-indications liés aux tests d’allergies ?

Certaines circonstances peuvent obliger le médecin à reporter les tests (contre-indications) :

En ce qui concerne les risques et effets secondaires des tests, ils sont rares, mis à part les réactions locales permettant de diagnostiquer la pathologie. Toutefois, des rougeurs locales ainsi que des démangeaisons peuvent se produire. Il est nécessaire pour le patient et la bonne lecture des tests de ne pas se gratter malgré ses démangeaisons.

FAQ

Comment se préparer pour ces tests ?

Avant d’aller voir votre allergologue et de réaliser vos tests d’allergies, vous pouvez d’ores et déjà anticiper les questions qu’il va vous poser durant l’entretien et l’examen clinique. Ces questions, vous avez pu les trouver dans le paragraphe expliquant comment se passe une consultation. Essayez de définir les moments où les réactions allergiques apparaissent : saison, météo par exemple. Ces informations sont précieuses pour le médecin. Définissez également votre lieu de vie, regardez la composition de votre couette, votre oreiller…

De plus, si vous prenez des traitements (antihistaminiques, corticoïdes, immunosuppresseurs, sirop antitussif…), il conviendra de les arrêter afin d’observer au mieux les réactions qui se produisent après les tests. De même pour la prise de codéine, qui peut induire de faux positifs. En effet, en cas de traitement luttant contre les réactions allergiques, les tests pourraient être faussés.

Bien évidemment, l’arrêt de ces traitements doit se faire en accord avec votre médecin prescripteur.

Combien de temps durent les tests ?

Pour les tests par bilan sanguin, il faut compter une dizaine de minutes dès votre arrivée au laboratoire. Ce temps comprend l’accueil administratif et la réalisation du bilan en lui-même.

Pour le prick-test, le plus couramment utilisé, comptez une quinzaine de minutes pour l’application des différents extraits d’allergènes puis une vingtaine de minutes d’attente pour la lecture des résultats.

Les tests d’allergie sont-ils douloureux ?

Selon les tests à réaliser, ils peuvent aller de désagréables à totalement indolores. Les bilans sanguins nécessitent par définition un prélèvement sanguin. L’utilisation de l’aiguille peut alors être désagréable. Les patchstests sont eux totalement indolores. Quant aux pricks-tests, ils nécessitent de pratiquer une petite piqûre sur la peau. L’utilisation de la microlance peut être légèrement désagréable, mais pas douloureuse.

Les tests d’allergies sont-ils remboursés ?

Le dosage des anticorps immunoglobulines E spécifiques peut ne pas être remboursé par la sécurité sociale (son coût est d’environ 15 euros en laboratoire).

La consultation chez l’allergologue est prise en charge par la Sécurité sociale à hauteur de 70 % du tarif de base. Le reste à charge peut ou non être remboursé par la mutuelle. Il en va de même pour la désensibilisation.

Pour les tests allergiques, ils sont réalisés lors d’une consultation chez l’allergologue, ils sont donc remboursés au même titre que la consultation elle-même. 

Enfin, en cas d’allergie au gluten, sachez que depuis mars 2015 la sécurité sociale peut rembourser une partie de vos achats.

Où peut-on faire un bilan allergologique ?

La consultation chez un allergologue doit être prescrite par votre médecin traitant. Il existe deux types de professionnels des allergies :

Les autres tests d'allergie possibles

Références / Sources

1. Allergies respiratoires : les données 2018.
https://www.vie-publique.fr/en-bref/21966-allergies-respiratoires-les-donnees-2018

2. The discovery of IgE. S G O Johansson. 2016.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27264002/