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Xérose cutanée et peau qui gratte

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Quelle que soit la saison, notre peau est sans cesse soumise aux éléments climatiques, aux agressions et à la pollution. Résultat, elle finit par se déshydrater, démanger, tirailler. De plus, le film hydrolipidique naturellement présent sur toute la surface de notre corps s’appauvrit au fil des années qui passent. C’est ce que l’on appelle alors la xérose sénile. Cependant, des traitements existent. Il est également possible de veiller au quotidien, par de petits gestes, au bien être de notre barrière protectrice afin d’éviter la sécheresse cutanée.

Qu’est-ce que la xérose cutanée ?

Xérose, ça veut dire quoi exactement ?

Le mot est formé de 2 racines latines : xéro qui signifie sec et osis qui signifie maladie. 

La xérose cutanée est un terme médical faisant tout simplement référence à la sécheresse cutanée. Elle est aussi appelée xérodermie. Plus ou moins importante, elle peut entraîner des impacts psychologiques lorsqu’elle est sévère.

Pour bien la comprendre, il est indispensable de connaître la physiologie de notre épiderme et le processus naturel de son hydratation.

La peau, un organe complexe

La peau recouvre l’intégralité de notre corps. Elle remplit de nombreuses fonctions essentielles, notamment la protection contre les infections, contre les attaques de l’environnement (pollution, température) et permet la sensation du toucher.

Elle est composée de l’épiderme, du derme et de l’hypoderme. Ce dernier est la partie la plus profonde alors que l’épiderme, lui, est la partie externe. Il contient les kératinocytes qui, en produisant de la kératine, protègent des agressions extérieures. Il est également le lieu des céramides, des acides et des lipides qui forment une barrière cutanée et permettent l’humidification. 

L’épiderme est une barrière permettant également de prévenir la perte d’eau transépidermique.

La peau et son hydratation

L’hydratation naturelle permet à notre épiderme d’être souple, doux et élastique, à l’instar de celui des bébés. Lorsqu’il est parfaitement hydraté, les rides et les ridules sont moins visibles. À contrario, lorsqu’il perd son hydratation, la peau s’irrite, se fissure et finit par démanger.

Une bonne hydratation passe par l’application de crèmes et de lotions, mais également par la consommation d’aliments riches en eau et une consommation hydrique adaptée.

Quelles sont les causes de la xérose cutanée ?

De nombreux facteurs peuvent être responsables de cette pathologie, citons notamment :

Quels sont les facteurs favorisant une peau sèche qui gratte ?

Ils sont les mêmes que ceux favorisant la xérose. Mais pourquoi la peau déshydratée gratte-t-elle ? 

Lorsque le film hydrolipidique est appauvri, que la sécheresse est installée, la peau démange et il est difficile de résister à l’envie de se gratter. C’est alors un cercle vicieux, car en se grattant, la peau desquame, les cellules tombent et la peau se déshydrate davantage.

Ses démangeaisons sont en fait dues à notre cerveau. En effet, l’épiderme est une véritable mine de récepteurs sensoriels. Abîmé, fragilisé, les terminaisons nerveuses qu’il contient envoient des messages confus au cerveau qui nous commande alors de nous gratter.

Quels sont les symptômes de la xérose cutanée ?

Cette sécheresse se traduit par de nombreux signes :

La xérose cutanée¹ peut affecter indifféremment tout notre corps. Cependant, les parties exposées aux éléments sont particulièrement touchées : le visage, les bras, les mains ou encore les jambes.

Le froid étant un facteur prépondérant de la xérose, les mains sont particulièrement sujettes au dessèchement en hiver, pouvant ainsi causer des fissures, des crevasses, voire occasionner des saignements si aucun soin n’est apporté.

Traitement xérose cutanée : comment hydrater et soigner une peau sèche qui gratte ?

Les remèdes de grand-mère

Rappelons tout d’abord que nos aïeules n’avaient pas pour habitude de passer des heures au soleil. La bronzette sur la plage n’était pas vraiment leur priorité. Cet astre étant un accélérateur du vieillissement et de la déshydratation, elles prenaient donc bien soin de leur peau.

De plus, elles utilisaient des produits naturels, aucun gel douche irritant et peu (voire pas du tout) de cosmétiques. Ces petits gestes permettent à eux seuls de ne pas agresser la peau et de conserver un bon film lipidique.

Connaissez-vous le vinaigre de toilette ? Nos grand-mères les utilisaient régulièrement. Cette préparation existe depuis le XIXe siècle. C’est en réalité un vinaigre de cidre dans lequel ont macéré des fleurs (lavande, verveine, bardane, mauve…) pendant une quinzaine de jours. 

Pour un vinaigre de toilette maison, la recette est simple : faites chauffer un litre de vinaigre de cidre. Stoppez la cuisson dès les premiers signes d’ébullition, ajoutez les fleurs puis laissez refroidir. Après une quinzaine de jours d’infusion, filtrez et transvasez le mélange dans une jolie bouteille. Une tasse à verser dans une baignoire pleine d’eau est suffisante. 

Pour l’eau du bain, les décoctions d’avoine étaient aussi usitées. Attention, les bains très chauds sont à proscrire, ils accélèrent le dessèchement cutané.

Les remèdes naturels

Le masque au miel permet aux cellules de se régénérer et d’hydrater la peau. Privilégiez le miel biologique qui sera de bien meilleure qualité. S’il s’est figé, passez-le quelques instants au four à micro-ondes. Appliquez-en une couche directement sur votre visage, vos bras ou vos jambes et laissez-le poser une vingtaine de minutes puis rincez.

Vous pouvez réaliser une crème maison en mélangeant du fromage blanc avec un peu de miel et de jus de citron. Cette potion est idéale pour hydrater le visage. En l’appliquant, n’hésitez pas à masser la peau pour favoriser la pénétration. Rincez ensuite délicatement.

L’eau contenue dans les concombres est un excellent allié. Vous pouvez utiliser directement l’eau rendue par ces légumes lorsque vous les faites dégorger. Il est aussi possible de réduire en purée la chair du cucurbitacée (débarrassée de ses pépins) et de la mélanger avec un peu de miel bio. Les bienfaits seront encore plus efficaces si vous conservez le mélange au réfrigérateur.

Les huiles végétales favorisent l’hydratation, ce n’est pas un secret. Riches en oméga-3, en acides gras et en acides gamma-linoléiques, elles favorisent en plus la régénération cellulaire. Pensons par exemple à l’huile de bourrache, l’huile de coco, l’huile d’argan, l’huile d’amande doouce ou encore l’huile de cassis. Cerise sur le gâteau, elles parfument délicieusement.

Procédez à un gommage doux et exfoliant avant d’appliquer ces remèdes décuple l’effet hydratant, car il débarrasse la peau des cellules mortes. Pour cela, massez-vous délicatement avec du marc de café en effectuant des mouvements circulaires.

Les traitements avec ou sans ordonnance médicale

En fonction du niveau de déshydratation, il est possible d’avoir recours à des traitements que l’on peut trouver facilement en pharmacie et sans ordonnance. Des crèmes émollientes (type Eucerin, Dexeryl, La Roche-Posay, Avène…) riches en lipides, en urée ou en acide lactique peuvent aider à restaurer l’hydratation naturelle de la peau. 

Pour les problèmes plus sévères, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin traitant ou un dermatologue qui pourra prescrire des traitements plus puissants et nécessitant une ordonnance médicale, des pommades hydratantes par exemple.

Comment lutter contre la xérose au quotidien ?

Pour cela, il convient de maîtriser au maximum les facteurs favorisants (les causes de xérose cutanée). S’il n’est pas possible d’agir directement sur les facteurs climatiques ou la pollution, de petits gestes quotidiens sont possibles :

Quelles peuvent être les complications liées à la xérose cutanée ? Quand consulter ?

La xérose cutanée peut entraîner plusieurs complications, notamment :

Il est important de consulter un dermatologue si la xérose cutanée est sévère ou persistante malgré les soins à domicile. Le dermatologue pourra identifier la cause sous-jacente et recommander un traitement approprié pour prévenir les complications potentielles.

Références / Sources

1. [Xerosis], J Mazereeuw, J-L Bonafé. 2002.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11976541/